Dulce Maria Loynaz
‘La fille prodigue’
extrait ‘La harpe’
ed: de la différence collection Orphée
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Mario Urbanet
extraits de ‘Mur de sable’
ed Le temps des cerises
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Jean Le Boel extraits du recueil
»jusqu au jour »
Ce qu’il savait des arbres
de l’exacte tension dans le bras raidi
qui abat la serpe
de la hargne qui convient afin d’arracher
le hoc de la glaise féconde
les gestes pour apprivoiser la graine
et les chevaux
ou le cercle douloureux des reins
lire la couleur du ciel qui couvre le vent
et les passages
la courbure de la feuille
dans son amour de l’eau
et comme le bout du champ est loin
quand on le parcourt à genoux
..
le laisserons nous ignorer aux enfants
en nos corps habitent les ancêtres
ils y ont laissé leur nez l’obscur de nos organes
l’éclat d’un rire et le noueux des muscles
nos mains qui étreignent
nos bouches le soyeux de nos cheveux
leur appartiennent
et nous voyons avec leurs yeux
..
en nos âmes d’autres règnent
qui sont nés d’un compagnonnage des chaînes
du lent ruminement de l’étable
de la pestilence familière des machines
de la pitance quotidienne
des méandres des sociétés
de leurs cloaques
de leurs architectures
à peine si nous renaissons
dans le chant
et dans la vie des livres
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Les jours de soie
C’est votre main dans la mienne
Avec notre âme au bord des lèvres
C’est vos yeux irisés de mille soleils.
C’est vos bras autour de mon cou
Comme un des colliers les plus doux,
Les jours de soie.
C’est toutes nos peines enfouies
Loin de nos rêves.
C’est les jours d’espoir pour
Oublier la haine.
C’est l’angoisse en sommeil,
Les jours de soie.
C’est votre histoire croisée
Avec la mienne.
C’est mes poèmes autour de vous
Comme un des bouquets les plus fous.
C’est l’étoffe dont vous êtes vêtu
Quand je vous vis la première fois
Les jours de soie,
C’est votre main dans la mienne
Avec notre âme au bord des lèvres.
Manuella GALLI
extrait du recueil traverses 1995
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Cœur de galaxie
Il faut fuir la réalité,
le monde du rationalisme,
l’engrenage du trompe-l’œil,
la servitude du robot-esclave,
le commandement de l’androïde-voyou,
la gifle de Moloch.
Il faut fuir la sentence du temps,
la fureur de l’inclémence,
la chicote de l’intempérie.
Il faut fuir ce qui semble possible à fuir,
le méandre de soi-même,
le labyrinthe de l’égo,
l’apprêt de la condescendance,
mais toujours m’accaparent
la fable du rêve et l’illusion de la féérie
pour me rapprocher du cœur
de la galaxie qui m’habille et qui m’abrite.
Hugues André DALBIS inédit
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Et quelques autres…………………………………..