Ma concierge philosophe
A loisir dans l escalier
Platon passe dans la loge
Tertullien sur le palier
….
Quelquefois elle s arroge
Révolution de palais
D écouter un jeunot sauf
s il attriste son balai
(Anonyme d un siècle incertain)
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Lorsque vient le soir
Je n’ai pas encore épuisé le jour
Je repousse la nuit dans les coins
En allumant les lampes
Et je fais des barrages
De livres et d’images.
Quand la nuit gagne
Je marche en équilibre
Sur les reflets de lune
Le plancher plie un peu.
La nuit bat des ailes
S’installe en bleu
En noir en ombres
Et je pars à rêves perdus
Vers le jour à venir.
MP Musseau ( poésiestraverses)
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IL ME SUFFIT
Il me suffit de mourir dans mon pays
d’y être enterrée
de m’y dissoudre et m’anéantir
de ressusciter herbe sur sa terre
de ressusciter fleur
qu’effeuillera un enfant grandi dans mon pays
Il me suffit d’être dans le giron de ma patrie
terre
herbe
fleur
Fadwa TUQAN
traduction de Abdellatif Laâbi
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Vue de siège
Je suis une place assise,
Assise usée
Trame éculée
La vue cachée
par tant d’arrière trains.
Belle fesses moulées
Ou popotins replets
Se posent sur mon assise.
J’offre le réconfort
au postérieur qui choit.
Je le sens se caler
doucement m épouser
puis vite me quitter
au changement de train.
Les fesses se succèdent
Sans aucun intermède.
Mais quand le soir très tard
je retourne au hangar
du wagon vide
je ne vois
que du noir.
F. Duriez (poésiestraverses)
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Les doigts flattent les cordes
S amourachent de la guitare
Pleurent un tango une villanelle
Envol séduisant le ciel
Pas l impertinence de la clarinette
Ni le regret du violon
….
Offre moi ta part de mélodie
oiseau proche d un voyage
dans la pénombre des incertitudes
…
Les feux s éteindront buvant leurs braises
Sans parvenir a dénouer
l énigme et son brin d angoisse.
R. Lombard (poésiestraverses)